Il est 16 heures 22, lundi 9 janvier 2023, lorsque des gendarmes interviennent dans un domicile situé à Ecommoy (Sarthe). Ils viennent d’être informés qu’une personne a été blessée à l’arme blanche.
Dans ce logement, les gendarmes trouvent deux hommes alcoolisés dont un qui a été effectivement poignardé avec un couteau de 23 cm.
L’homme poignardé est rapidement pris en charge et transféré à l’hôpital où il passera plusieurs jours, la lame du couteau a effleuré son poumon.
Aux gendarmes, l’auteur du coup de couteau âgé de 50 ans qui hébergeait la victime, un ami à lui, déclare : « Heureusement que vous êtes venus, sinon je l’aurai planté une deuxième fois ».
« Il commençait à commander à ma place »
Devant le tribunal, lundi 30 janvier 2023, comme devant les gendarmes, le quinquagénaire reconnaît les faits qui lui sont reprochés.
Grand, de très forte carrure, cheveux blonds courts, yeux clairs, traits du visage fins bien que marqués, vêtu d’un survêtement gris, avec 23 mentions sur son casier judiciaire notamment pour des faits de violences, il s’est exprimé sur les raisons de son acte :
« Pourquoi l’avez-vous frappé ? » demande la présidente du tribunal.
« Il prenait le dessus, faisait comme chez lui », répond le prévenu sans faire de gestes en restant presque qu’immobile.
« Je vous trouve extrêmement détaché », remarque la présidente du tribunal.
« Non, c’est juste qu’il cherchait à prendre le dessus… », insiste le prévenu qui est sans emploi depuis plusieurs années.
« Est-ce que vous vous considérez comme dangereux ? », poursuit la présidente du tribunal.
« Non », répond calmement le quinquagénaire qui est celui qui a appelé les gendarmes, la victime ne possédant pas de téléphone.
« Il a joué les casques bleus »
L’avocat de la victime est revenu sur les faits. Il a rappelé la version de son client qui a déclaré qu’il a empêché le quinquagénaire d’aller « planter » la propriétaire de son logement, une dame âgée de 82 ans...
« Il a joué les casques bleus » a poursuivi l’avocat qui a demandé que la constitution de partie civile de son client soit recevable.
« Il vous manque des éléments »
À la suite du procureur qui a requis à l’endroit du prévenu une peine mixte de 5 ans de prison dont 2 ans avec sursis et 3 ans ferme avec maintien en détention ainsi que plusieurs interdictions (de contact…) et obligations (de travail, de soins…), Maitre Gwendoline Hériveaux, l’avocate du prévenu, a déploré qu’on n’ait pas pris en compte certains éléments dans le dossier comme la problématique alcoolique de son client.
« Il vous manque des éléments » a déclaré l’avocate. Elle a demandé une peine adaptée pour son client.
Reconnu coupable, le prévenu a été condamné à une peine mixte de 4 ans de prison, soit 2 ans de prison avec sursis probatoire et 2 ans de prison ferme avec maintien en détention.
Il a en plus plusieurs obligations (notamment de soins et de travail…) et interdictions (notamment de contact avec la victime…).
Les dommages et intérêts seront fixés au cours d’une autre audience.
Source image : actu.fr