Le 12 décembre 2022, les gendarmes de la compagnie du Mans interpellent quatre personnes, dont deux hommes et deux femmes dans le cadre d’une enquête sur un trafic de stupéfiants dont l’épicentre est Bessé-sur-Braye (Sarthe).
Parmi les quatre personnes arrêtées, se trouve un couple -qui a par ailleurs un enfant- dont l’homme est le dealer et sa compagne son aide précieuse. En effet, n’ayant pas le permis de conduire, c’est elle qui l’accompagne dans toutes ses « transactions » pour s’approvisionner en drogue (herbe et résine de cannabis) : Luxembourg, Est de France, mais aussi -et peut être même surtout- Allonnes et le Mans.
Au domicile du couple, les gendarmes découvrent du matériel de conditionnement et 325 euros en espèces.
Le dealer vendait la drogue sur Internet précisément sur Snapchat où il proposait ses produits, faisait des offres promotionnelles et fidélisait ses clients et proposait même des « pack de Noël ».
En tout, selon les enquêteurs, le « dealer 2.0 », âgé de 22 ans, aura écoulé sur la petite commune de Bessé-sur-Braye, 6 kilos de drogue de juillet à décembre 2022.
« Je reconnais totalement les faits »
Devant le tribunal, le prévenu de taille moyenne, athlétique, cheveux châtain clair courts, traits réguliers, petite moustache, vêtu d’un sweat bleu et d’un jean de même couleur, n’a pas contesté les faits qui lui sont reprochés. « Je reconnais totalement les faits » a-t-il déclaré d’une voix claire.
Il a expliqué qu’il s’est lancé dans le trafic pour faire face à des difficultés financières, et a ajouté que sa compagne a agi sous la contrainte et qu’il était le seul responsable.
« un bon père de famille n’est pas compatible avec le trafic de stupéfiants »
Bien que son casier judiciaire comporte plusieurs mentions (pour vol notamment), il s’est défini comme un bon père « sauf qu’un bon père de famille n’est pas compatible avec le trafic de stupéfiants », a rétorqué la procureure.
Laquelle a requis 15 mois de prison avec maintien en détention ainsi qu’une interdiction de séjour au Mans pendant cinq ans.
« Il a fait un mois de prison, c’est déjà une sanction »
Prenant la parole à son tour, Maitre Gwendoline HERIVEAUX l’avocate du prévenu, a estimé les réquisitions du ministère public trop élevées.
L’avocate a demandé une peine adaptée pour son client, peine qui pourrait lui permettre de se reprendre en main.
Prenant la parole avant le délibéré, le prévenu a demandé au tribunal qu’on lui laisse une chance.
Reconnu coupable, le jeune homme a été condamné à une peine mixte de 15 mois de prison, soit 6 mois de prison avec sursis et 7 mois ferme avec maintien en détention.
Il a également interdiction de séjour à Allonnes et au Mans pendant trois ans.
Sa compagne, quant à elle, sera jugée en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) le 5 mai 2023.