Un homme de 34 ans a été jugé en comparution immédiate par le tribunal du Mans (Sarthe), vendredi 2 septembre 2022 pour violences envers sa compagne.
Il est 21 heures 10, samedi 27 août lorsque des policiers interviennent rue des Alpes au quartier des Sablons au Mans à l’appel d’une femme qui leur a indiqué que sa voisine a été victime de violences de la part de son compagnon.
La victime de violences qui habite au 1er étage, explique qu’elle a été violemment battue par son compagnon à sa sortie de la douche parce qu’il a découvert qu’elle acceptait des « demandes d’abonnement » sur un célèbre réseau social.
Son compagnon l’a alors battue violemment à coups de poings et de pied, l’a retenu par le pied lorsqu’elle a tenté de fuir ce qu’elle est parvenue à faire en se laissant glisser de son balcon toute nue avant d’arriver en sang chez sa voisine du rez-de-chaussée qui a fini par appeler la police…
Aux policiers, elle explique que ce n’est pas la première fois que son compagnon la violente.
« Elle fouillait mon téléphone très souvent »
Devant le tribunal, le compagnon de la jeune fille – qui s’est rendu de lui-même aux policiers – est revenu sur les faits qui lui sont reprochés.
Traits réguliers, barbe de hipster, muscles saillants, vêtu d’un tee-shirt bleu et d’un bas de survêtement noir, se tenant droit les mains dans le dos, le trentenaire a reconnu les faits tout en contestant certaines violences.
Titulaire d’un casier judiciaire comportant 12 mentions notamment pour des faits de stupéfiants et de violence, il a expliqué que ce déchaînement de violence est intervenu lorsqu’il s’est rendu compte que sa compagne qui était très jalouse et soupçonneuse avec lui « avait ajouté des hommes » sur Instagram.
– « Elle fouillait mon téléphone très souvent » dit le prévenu au tribunal.
– « Vous trouvez ça logique » lui demande la présidente du tribunal.
– « Non » répond le prévenu d’une voix claire.
Présente-t-elle aussi au tribunal, la victime de taille moyenne, mince, brune, les traits marqués, tout de noir vêtue a expliqué au tribunal d’une voix sanglotante :
- « C’est moi qui ai tout gâché, c’est moi qui ai été violente avec lui, je l’ai soûlé (…) il n’est pas totalement en tort ».
– « ça ne change rien » rétorque la présidente du tribunal à la jeune femme qui a souhaité vouloir retirer sa plainte.
– « Je ne t’ai jamais trahi » a lancé la victime au prévenu.
– « On n’est pas dans une thérapie » a répondu la présidente du tribunal en rappelant à l’ordre la jeune femme qui n’a pas le droit de s’adresser directement au prévenu.
« Monsieur n’aurait pas dû »
À la suite du procureur qui a requis à l’endroit du prévenu une peine mixte de 20 mois de prison dont 6 mois de prison avec sursis probatoire de 2 ans et 14 mois de prison ferme avec maintien en détention, Me Gwendoline Heriveaux l’avocate du prévenu a reconnu à la victime son statut et a tenu à donner des éléments de contexte. Décrivant une relation « nocive » dont son client n’est pas parvenu à s’extirper malgré ses nombreuses tentatives de rupture, l’avocate a décrit une relation jonchée de « crises de jalousie », de « crise de nerf » tout en expliquant que cela ne justifiait aucunement « un passage à l’acte » : « Monsieur n’aurait pas dû ».
Soulignant la parfaite insertion sociale de son client, elle a demandé une peine adaptée pour ce dernier, peine qui pourrait prendre la forme d’une semi-liberté.
Le prévenu a été condamné à 24 mois de prison dont 12 ferme sous le régime de la semi-liberté et 12 avec sursis.